Le directeur de l’établissement scolaire Marcel-Pagnol de Oullins-Pierre-Bénite souhaite prendre des mesures pour réduire l’utilisation des écrans et combattre le cyberharcèlement parmi les élèves. Il reconnaît que cette interdiction ne résoudra pas tous les problèmes, mais il pense qu’il est important d’introduire cette restriction progressivement et avec tact.
Marie, assise devant le collège Marcel-Pagnol à Oullins-Pierre-Bénite (Rhône), écoute Radio classique pour commencer sa journée. Elle est en quatrième et pourra garder son smartphone une fois à l’intérieur de l’établissement. L’interdiction du portable ne concerne que les élèves de sixième, mais pour certains, comme Amine, cela ne change pas grand-chose.
Cette nouvelle règle découle d’une expérimentation encouragée par l’Education nationale, à laquelle près de 200 collèges se sont portés volontaires. Une dizaine d’établissements dans l’académie de Lyon ont décidé de participer, dont le collège d’Oullins-Pierre-Bénite, le premier à le mettre en place.
Les élèves de sixième doivent remettre leur portable à l’entrée du collège, dans des pochettes nominatives rangées dans des bacs. Cette mesure vise à lutter contre l’addiction aux écrans et à favoriser la concentration des élèves. Le principal explique que cette mesure a été appliquée uniquement aux sixièmes pour des raisons de simplicité et de consentement, les élèves de troisième étant plus habitués à garder leur téléphone.
Dans la cour du collège, certains élèves comme Myriam ont dû laisser leur portable chez eux, n’ayant plus accès à TikTok. Pour l’instant, 32 élèves sur environ 80 ont confié leur téléphone à l’assistant d’éducation. Le principal prévoit d’intensifier les actions de sensibilisation au cours de l’année scolaire. L’interdiction des smartphones dans les écoles devient de plus en plus courante, et le collège Marcel-Pagnol à Oullins-Pierre-Bénite (Rhône) a décidé de franchir le pas. Le principal, Yann Durozad, explique que même si l’utilisation des téléphones portables était déjà interdite dans le règlement intérieur, il était difficile de surveiller les 350 élèves de l’établissement. En effet, comme le souligne Yann Durozad, les élèves peuvent facilement utiliser leur téléphone dans des endroits discrets comme les toilettes pour consulter leurs notifications Snapchat.
Cette décision vise non seulement à limiter l’exposition des élèves aux écrans, mais aussi à les protéger du cyberharcèlement qui peut survenir dans l’enceinte de l’établissement. Cependant, Yann Durozad admet que cette forme de violence se produit principalement en dehors des heures de classe. Pour Sandra Buteau Besle, vice-présidente et porte-parole de la Fédération des conseils de parents d’élèves du Rhône, cette mesure ne règle pas le problème de fond, car un élève peut toujours publier des contenus problématiques une fois sorti de l’école.
Dans le collège Marcel-Pagnol, les élèves sont désormais tenus de déposer leur téléphone dans une pochette à l’entrée de l’établissement. En cas de non-respect de cette règle, des sanctions telles que la confiscation du téléphone ou une heure de retenue sont prévues. Cette mesure vise également à prévenir les vols, selon Hanane, présidente de l’association des parents d’élèves du collège.
Le coût de la mise en place de ce dispositif a été estimé à environ 60 à 70 euros par le principal Yann Durozad, qui a utilisé les fonds du collège pour financer l’achat du matériel nécessaire. Il envisage d’étendre cette mesure à d’autres niveaux, en demandant éventuellement une aide au département. L’objectif à long terme serait d’étaler l’interdiction sur quatre ans, afin que chaque nouvelle génération d’élèves commence sa scolarité sans smartphone.
Cette initiative va dans le sens des annonces faites par la ministre de l’Éducation nationale, Nicole Belloubet, qui a évoqué une possible généralisation de la « pause numérique » dès janvier 2025. En attendant, le collège Marcel-Pagnol met en place progressivement cette mesure, dans l’espoir de créer un environnement plus propice à l’apprentissage et à la concentration des élèves.