Au fil des années récentes, 344 magasins ont été cédés en location-gérance ou confiés à des franchisés, entraînant selon la CFDT des répercussions sociales importantes pour les 27 000 employés impliqués. Carrefour rejette ces accusations et soutient que cette stratégie lui permet d’éviter la fermeture de ses points de vente.
Carrefour souhaite une bonne année malgré les critiques de la CFDT
La CFDT critique la politique de location-gérance et de franchise adoptée par Carrefour, accusant le géant de la grande distribution de privilégier un modèle social moins avantageux pour les salariés. Le syndicat a décidé d’assigner Carrefour en référé devant la justice après l’annonce de la cession de la gestion de 39 nouveaux magasins, dont 15 hypermarchés, portant le total à 344 depuis sept ans.
Pour la CFDT, le passage en location-gérance ou en franchise représente une forme de « moins-disant social ». En effet, même si les salariés conservent leurs avantages pendant 15 mois, les accords négociés depuis des années chez Carrefour sont remis en cause à terme. Selon Sylvain Macé, de la fédération CFDT des Services, le partage de la valeur est également remis en question, avec une perte moyenne de salaire allant jusqu’à deux mois et demi pour les salariés.
La direction de Carrefour conteste ces accusations et assure que les salariés conservent l’intégralité de leurs rémunérations, ainsi que certains avantages comme la mutuelle, les tickets-restaurant et une remise sur leurs achats. Cependant, la prime de participation et d’intéressement ne sont plus versées par le groupe, ce qui suscite la colère de la CFDT.
Une évolution vers le modèle des groupements d’indépendants
Carrefour justifie la cession de la gestion de ses magasins en difficulté à des gérants ou franchisés par la nécessité d’éviter des fermetures. Cependant, la CFDT dénonce un argument financier, d’autant plus que le groupe a récemment acquis pour un milliard d’euros des hypermarchés et supermarchés détenus par un groupe belge.
Il semble que Carrefour se rapproche du modèle de certaines enseignes de la grande distribution, telles que Leclerc et Intermarché, basé sur des groupements d’indépendants plutôt que sur des groupes intégrés. Cette évolution, bien que profitable en termes de parts de marché, est critiquée par les syndicats en raison des conditions de travail et des rémunérations inférieures offertes aux salariés.