Les artisans appelés couvreurs-zingueurs tirent leur appellation du matériau zinc, qui est utilisé pour recouvrir la majorité des toits parisiens. En collaboration avec les ornemanistes, ces professionnels ont joué un rôle essentiel dans les travaux de reconstruction de la célèbre cathédrale Notre-Dame.
L’Unesco a inscrit le savoir-faire des couvreurs-zingueurs et des ornemanistes parisiens sur sa liste du patrimoine culturel immatériel le mercredi 4 décembre, reconnaissant ainsi le travail des artisans qui façonnent les toits de Paris et qui sont en première ligne dans l’adaptation au changement climatique.
Les couvreurs-zingueurs, spécialisés dans la pose et la restauration des toitures parisiennes recouvertes à 80% de zinc, ont joué un rôle important dans la reconstruction de la cathédrale Notre-Dame, aux côtés des ornemanistes chargés de la décoration. Cette reconnaissance a été saluée par Delphine Bürkli, maire du 9e arrondissement de Paris, qui a initié la candidature il y a dix ans. Selon elle, les toits de Paris font partie intégrante de l’identité de la ville, tout comme la tour Eiffel.
La candidature, soutenue par le ministère de la Culture français et présentée à l’Unesco en 2023, a été étudiée cette semaine par le Comité intergouvernemental de sauvegarde du patrimoine culturel immatériel. Initialement destinée à inscrire les toits parisiens au patrimoine mondial de l’Unesco, la candidature a finalement été déposée pour valoriser les métiers des couvreurs-zingueurs et des ornemanistes.
Le délégué général du Syndicat des entreprises de génie climatique et couverture plomberie, Mériadec Aulanier, espère que cette inscription attirera de jeunes talents dans ces métiers en pénurie de main-d’œuvre. Il souligne l’importance de faire connaître ces métiers traditionnels qui se transmettent de génération en génération.
Les savoir-faire des couvreurs-zingueurs et des ornemanistes, nés au XIXe siècle lors des travaux de rénovation de Paris par Haussmann, doivent aujourd’hui s’adapter aux enjeux de la rénovation thermique des bâtiments. Avec l’impact du changement climatique sur les toits parisiens, des solutions comme l’isolation, la végétalisation et l’installation de revêtements clairs sont mises en œuvre pour limiter l’effet de chaleur.
Pour Alexandre Florentin, conseiller du groupe écologiste à la mairie de Paris, la reconnaissance de ces métiers par l’Unesco met en lumière l’importance de préserver la « canopée urbaine » parisienne. Il souligne la nécessité de relever les défis posés par le changement climatique et plaide pour la création d’états généraux sur le patrimoine et l’adaptation aux enjeux environnementaux.