Un récent rapport de la Cour des comptes met en lumière les résultats de l’évaluation de l’efficacité de la police à Marseille. Selon ce rapport, il a été constaté une diminution des effectifs policiers dans la ville depuis l’année 2016.
Le manque de policiers à Marseille dénoncé par le syndicat Unité
Bruno Bartocetti, secrétaire national délégué zone sud du syndicat Unité (ex SGP Police-FO), tire la sonnette d’alarme sur le manque de policiers à Marseille. En effet, un rapport de la Cour des comptes met en lumière la chute des effectifs de police dans les Bouches-du-Rhône. Selon lui, la cité phocéenne aurait besoin de 400 policiers supplémentaires pour faire face à la situation. En 2023, Marseille a perdu 185 policiers par rapport à 2017, avec un effectif total de 4 064 policiers.
Une crise d’attractivité sous les mandats d’Emmanuel Macron
Pour Bruno Bartocetti, la diminution des forces de l’ordre pendant les mandats d’Emmanuel Macron s’explique principalement par une crise d’attractivité. Il estime que le métier de policier n’est plus aussi attractif car les agents sont exposés et vivent dans l’insécurité. De plus, il souligne que les policiers sont régulièrement agressés, ce qui renforce cette peur. Par ailleurs, il pointe du doigt une insécurité juridique, car l’utilisation de la force nécessaire ou de la légitime défense peut mettre en doute l’honnêteté et le professionnalisme des policiers. Enfin, il mentionne que les policiers ne sont pas bien rémunérés.
Le syndicaliste rappelle également que la baisse des effectifs de police n’est pas nouvelle et que sous le mandat de Nicolas Sarkozy, 13 700 postes de policiers et gendarmes ont été supprimés en France, impactant également Marseille. Même l’ajout de 300 policiers en deux ans à Marseille n’a pas permis de résoudre la situation.
Des conditions de travail insatisfaisantes
Bruno Bartocetti souligne que les conditions de travail actuelles empêchent les policiers d’accomplir correctement leurs missions, alors que la délinquance est en augmentation. Il insiste sur le fait que la lutte contre les réseaux de stupéfiants devrait être une priorité nationale. En ce qui concerne les opérations « place nette », il estime qu’elles sont insuffisantes et qu’il faudrait en organiser quotidiennement pour obtenir des résultats significatifs. De plus, mobiliser 60 à 80 policiers pour ces opérations se fait au détriment d’autres services, explique-t-il.