Lors d’une conférence de presse qui s’est tenue jeudi, le régulateur de l’audiovisuel a exprimé sa préoccupation quant à la multiplication des cas de piratage lors des événements sportifs prévus en 2024.
La perte annuelle due à la diffusion illégale de matchs s’élève à 290 millions d’euros
L’Arcom, le régulateur de l’audiovisuel, a révélé que le manque à gagner causé par la diffusion illicite de matchs s’élève à 290 millions d’euros par an pour le secteur du sport. Selon Pauline Combredet-Blassel, directrice générale adjointe de l’Arcom, ce montant représente 15% du marché de la diffusion des contenus sportifs et a un impact sur l’ensemble du secteur, y compris les clubs, les fédérations et le sport amateur. Cette déclaration a été faite lors d’une conférence à Paris.
Une inquiétude concernant la montée en puissance des IPTV
L’Arcom se montre particulièrement préoccupée par la montée en puissance des IPTV, ces boîtiers connectés qui offrent un accès à un bouquet de chaînes à un coût bien inférieur à l’offre légale. Selon Pauline Combredet-Blassel, ces contenus pirates représentent également un manque à gagner de 420 millions d’euros par an pour l’État en termes de recettes sociales et fiscales. La responsable souligne que plus de 1 600 de ces boîtiers ont été bloqués depuis le début de l’année 2024, mais se demande si cela sera suffisant, qualifiant la situation d’enjeu majeur.
37% des spectateurs de la Ligue 1 concernés par le piratage
Benjamin Morel, directeur général de LFP Media, filiale commerciale de la Ligue de football professionnel (LFP), s’est montré alarmiste face à la situation. Il a cité une étude d’Ipsos indiquant que 37% des personnes ayant regardé la Ligue 1 illégalement cette saison, et que 55% des spectateurs du Classique OM-PSG fin octobre ont eu recours à des sources illégales. Benjamin Morel a également souligné que les tarifs de l’offre légale de la Ligue 1 ne peuvent justifier le piratage, qu’il considère comme un vol.
L’Arcom se réjouit cependant de la baisse structurelle du piratage, notamment grâce aux blocages de sites de « live streaming ». Le nombre d’utilisateurs de ces sites a diminué de 18% en France entre 2023 et 2024, et plus de 7 000 noms de domaine illégaux ont été bloqués en 2022.