Il y a sept jours, les employés du groupe de pneumatiques se sont réunis devant le siège social pour exprimer leur mécontentement suite à l’annonce de la fermeture des sites du Maine-et-Loire et du Morbihan. Environ 500 salariés étaient présents pour exiger des explications de la part de leur direction.
Il y a dix-huit ans, après un voyage à travers la France et sept heures de route, Katia Martin a enfin pu voir en personne Bibendum, le symbole de Michelin. Au siège de l’entreprise à Clermont-Ferrand, elle se sentait émue, mais sa collègue avait une vision plus sombre de la situation. C’était le 13 novembre, à 14 heures, et l’esplanade se remplissait de salariés venus de différentes usines, notamment de Vannes et de Cholet, toutes deux menacées de fermeture.
La direction de Michelin avait annoncé la fermeture prochaine de ces deux usines, laissant 1 250 personnes dans l’incertitude. Pendant ce temps, un CSEC extraordinaire se tenait à l’intérieur du siège de l’entreprise. Les salariés étaient en colère, certains lançant des projectiles et des insultes envers le directeur industriel. Les forces de l’ordre étaient présentes pour maintenir l’ordre.
Les salariés présents exprimaient leur amertume et leur tristesse, ayant travaillé pour Michelin avec fierté pendant des décennies. Certains arboraient des objets symboliques, comme une casquette offerte à l’embauche ou des pancartes disant « J’étais Michelin ». Le cortège venu de Vannes avait trouvé le trajet interminable, se posant des questions sur leur avenir.
Les salariés avaient du mal à digérer la nouvelle, comme Gwenn Le Luherne, qui pensait à ses collègues et à leurs situations. Les délégués syndicaux recevaient de nombreux appels de salariés inquiets sur leur avenir. Les tensions étaient palpables, certains évoquant des pensées sombres, comme le suicide.
La CGT promettait de soutenir les salariés et de multiplier les actions. Les députés de la France insoumise réclamaient une commission d’enquête sur les aides publiques données à Michelin. La parlementaire Mathilde Panot dénonçait le détournement d’argent public au profit des actionnaires. Alors que la nuit tombait, un salarié se demandait s’il fallait encore croire en un avenir meilleur.