Le maire de la ville de Cholet exprime son mécontentement face à la possible fermeture d’une usine prévue d’ici 2026, alors même que le groupe industriel français responsable de cette décision affirme se porter très bien.
« Des capitalistes voyous », selon le maire de Cholet
Le maire de Cholet, Gilles Bourdouleix, a réagi vivement à l’annonce de la fermeture de l’usine Michelin dans sa ville d’ici 2026. Il a qualifié les dirigeants de Michelin de « capitalistes voyous » pour avoir pris cette décision, qui affectera également le site de Vannes et 1 254 salariés au total.
Gilles Bourdouleix a dénoncé le fait que la direction de Michelin a laissé délibérément dépérir le site de Cholet, malgré les bons résultats financiers de l’entreprise. Il a souligné que Michelin avait délocalisé une partie de sa production à l’étranger, notamment en Pologne, où la main-d’œuvre est moins chère, créant ainsi une concurrence interne préjudiciable aux sites français.
Le maire de Cholet a également critiqué le maintien de la production sur des sites comme Cholet et Vannes, malgré une forte diminution de la demande, en prenant l’exemple des pneus de 4×4. Il a accusé les dirigeants de Michelin d’abandonner la France et a déclaré que l’entreprise n’avait plus rien de l’entreprise familiale qu’elle était.
Une concurrence internationale et une politique nationale critiquées
Gilles Bourdouleix a souligné que la concurrence venait non seulement d’autres entreprises en Asie, mais aussi de la politique industrielle française désastreuse. Il a reproché à la France de ne rien faire pour protéger ses entreprises, citant l’exemple de la possible acquisition de la filiale Opella de Sanofi par un fonds d’investissement américain.
Le maire de Cholet s’est rendu sur le site de l’usine Michelin pour soutenir les salariés en grève et a encouragé ces derniers à maintenir la pression. Il a déploré le drame humain que représente cette fermeture pour les familles des salariés touchés.
Accompagnement des salariés licenciés
La ville de Cholet s’est engagée à mettre en lien les salariés licenciés avec les entreprises locales, malgré la situation économique favorable de la région. Gilles Bourdouleix a souligné que des entreprises locales étaient prêtes à embaucher, offrant ainsi une opportunité aux salariés de Michelin. Il a insisté sur l’importance d’accompagner et de soutenir ces salariés dans cette période difficile.
Le député Denis Masséglia a annoncé vouloir comprendre les raisons de la fermeture des usines Michelin en saisissant la Commission des Affaires économiques. Cependant, Gilles Bourdouleix a exprimé des doutes quant à l’utilité de cette démarche, préférant l’action concrète à de simples discours.