C’est ce mercredi 21 février que Missak Manouchian et sa femme Mélinée seront honorés en entrant au Panthéon. Ces deux figures emblématiques, d’origine arménienne, ont marqué l’histoire en rejoignant la résistance pendant la Seconde Guerre mondiale. Leur engagement et leur courage ont fait d’eux des symboles de la lutte contre l’occupation nazie en France. Mais qui étaient-ils vraiment, ces deux héros de la Résistance ?
Survivant du génocide arménien de 1915
Le 21 février 1944, Missak Manouchian a été exécuté avec 22 de ses compagnons de résistance au Mont-Valérien, dans les Hauts-de-Seine. Tout a commencé avec une campagne de propagande nazie, qui a vu les murs des grandes villes françaises recouverts de 15 000 affiches rouges, dépeignant Missak Manouchian comme le chef d’une bande de criminels étrangers. L’objectif initial était de discréditer le mouvement de résistance, mais cela a eu l’effet contraire en suscitant la sympathie du peuple français envers ces 23 résistants.
Missak Manouchian, rescapé du génocide arménien de 1915, a pris les armes pour la France, le pays qui l’a accueilli mais lui a refusé la nationalité à deux reprises. Après avoir choisi la France comme terre d’accueil en 1925, il a travaillé dans des usines et s’est impliqué dans le syndicalisme. Il a fréquenté les cercles intellectuels arméniens, où il a découvert l’engagement communiste et est tombé amoureux de Mélinée Assadourian, une autre orpheline arménienne. Ensemble, ils se sont engagés dans la lutte communiste clandestine contre les nazis, même pendant l’occupation de Paris. Dans sa dernière lettre, Missak Manouchian écrivait : « Je meurs sans haine en moi pour le peuple allemand. »