Après la publication d’un rapport mettant en lumière des problèmes sérieux dans la gestion des comptes du Syndicat mixte de gestion de l’eau et de l’assainissement de Guadeloupe, une sanction a été décidée. Cette décision fait suite à la découverte d’irrégularités et de lacunes significatives dans la gestion financière de l’organisme.
Suspension des subventions à la régie de l’eau de Guadeloupe
Le versement de 12 millions d’euros de subventions de fonctionnement à la régie de l’eau de Guadeloupe a été suspendu par l’Etat en août. Cette suspension fait suite à des « défaillances » comptables constatées, comme l’a confirmé le préfet de la Guadeloupe, Xavier Lefort, le 12 septembre. Cette décision intervient après la publication dans la presse d’un rapport du Conseil national de suivi (CNS) daté du 2 août, révélant des écarts importants et des lacunes majeures dans la gestion des comptes du Syndicat mixte de gestion de l’eau et de l’assainissement de Guadeloupe (SMGEAG). Le rapport pointe également un manque de 48,7 millions d’euros dans les caisses du syndicat.
Un déficit structurel à combler
En réaction à ces constats, le CNS avait déjà gelé 3 millions d’euros restants de 2023 et 2 millions d’euros de la première tranche de 2024, en plus des 7 millions encore à verser, portant le total des subventions suspendues à 12 millions d’euros. Un audit demandé par l’Etat et restitué en janvier 2024 avait mis en lumière des défaillances nécessitant des actions correctives immédiates, mais ces mesures n’ont pas été prises conformément aux attentes.
Face à cette situation, l’Etat a décidé de donner un avertissement au syndicat en août, dans l’attente de corrections nécessaires pour débloquer les fonds prévus. Le SMGEAG, créé fin 2021, fait face à un déficit structurel lié à la fusion des opérateurs préexistants en une seule régie. En plus de ces difficultés financières, le syndicat peine à remplir ses obligations opérationnelles. Malgré cela, le SMGEAG n’a pas répondu aux sollicitations de l’AFP et les autres financeurs du syndicat, tels que la région et le conseil départemental, n’ont pas réagi à cette affaire.