Le 7 novembre 2024, Kamel Daoud, écrivain algérien, a été récompensé par le prestigieux prix Goncourt pour son roman « Houris ». Cette consécration a été largement applaudie pour la force de son engagement tant littéraire que politique, mais surtout pour la qualité exceptionnelle de son œuvre. Une plongée dans les coulisses de cette récompense littéraire francophone de renom nous permet de mieux comprendre l’importance de ce prix et de mesurer l’impact qu’il peut avoir sur la carrière d’un écrivain.
La station Goncourt, sur la ligne 11, offre une ambiance calme et des quais déserts. Cependant, la remise du prix du même nom ne se déroule pas à cet endroit, mais plutôt quelques arrêts plus loin, dans le 2e arrondissement de Paris, près de la place Gaillon, à proximité de l’Opéra. C’est au restaurant Drouant que les Frères Goncourt ont instauré le plus grand rassemblement de la littérature française.
Devant la façade du restaurant, cachée par des ifs, les premiers équipements de paraboles, perches et micros commencent à se déployer. Après plusieurs jours de temps gris, un rayon de soleil illumine la ville. Simon, le sommelier du restaurant, apparaît avec un seau à champagne rempli de glaçons, des bouteilles floquées « Drouant » et des gougères au fromage, prêt à ravir les invités et les journalistes.
À 11 heures, la foule est encore clairsemée, bien que les premiers médias et curieux arrivent progressivement en ce lundi matin de novembre. Pour l’instant, les discussions portent sur tout sauf le Goncourt, car cette année, le prix coïncide avec une journée chargée d’actualités, veille d’une élection américaine et jour du décès du géant de la soul Quincy Jones.
Les habitués sont présents, comme Jean, ancien ingénieur devenu photographe amateur. Il reconnaît tous les visages du Goncourt: Pierre Assouline, Tahar Ben Jelloun, Françoise Chandernagor, Pascal Bruckner ou Christine Angot. Les journalistes, quant à eux, restent détendus, échangeant des messages rapides avec leurs rédactions en attendant l’annonce du résultat.
Vers midi, l’excitation monte alors que le moment fatidique approche. Kamel Daoud semble être le favori pour remporter le prix Goncourt, malgré la possibilité d’un duel intéressant avec Gaël Faye et son œuvre « Jacaranda ». Vers 12h40, le verdict tombe: Kamel Daoud est le lauréat du prix Goncourt avec son roman « Houris ».
Kamel Daoud l’emporte face à Gaël Faye, qui reçoit quant à lui le prix Renaudot. Après l’annonce, les journalistes se précipitent pour capturer les réactions. Philippe Claudel, président du jury, insiste sur le fait qu’il s’agit avant tout d’un choix littéraire, en réponse aux questions sur la portée politique du roman de Kamel Daoud.
L’auteur, détendu et serein, aborde le sujet politique avec franchise, soulignant qu’il n’est pas politicien et que son œuvre ne défie personne. Il exprime également son attachement à l’Algérie. Après avoir répondu aux journalistes, Kamel Daoud se présente à la fenêtre du restaurant pour saluer la foule venue l’applaudir.
Ainsi, la remise du prix Goncourt au restaurant Drouant a consacré Kamel Daoud pour son roman « Houris », dans une ambiance littéraire et médiatique intense.