Une délégation d’une quinzaine d’élèves du lycée Nelson Mandela à Marseille, situé dans le 12e arrondissement, se rendra à Paris pour rendre hommage au résistant communiste.
Un cours sur Missak Manouchian au lycée Nelson Mandela
Le silence s’installe rapidement dans la salle de classe lorsque Rose Guiragossian, professeure d’histoire-géo, entame son cours sur Missak Manouchian. Elle rappelle à ses élèves qu’ils avaient un travail à faire sur la panthéonisation, sujet abordé la semaine précédente. Les élèves répondent aux questions sur l’Affiche rouge, qu’ils étudient depuis plusieurs semaines, en expliquant que les membres du groupe étaient affichés publiquement pour dissuader toute velléité de résistance.
Certains élèves du lycée Nelson Mandela, situé dans le 12e arrondissement de Marseille, participeront à l’hommage au Panthéon rendu à Missak Manouchian, à son épouse Mélinée et à une vingtaine d’autres résistants de l’Affiche rouge. Avant de prendre le train pour cet événement historique, les élèves ont eu un dernier cours portant sur ce résistant arménien.
« C’est tarpin rare des trucs comme ça »
Durant une heure, les élèves se plongent dans la lecture des Strophes pour se souvenir d’Aragon, évoquant les vingt-trois résistants de l’Affiche rouge. Seule une quinzaine d’entre eux assisteront à la cérémonie, conscients de l’importance de cet événement unique. Sami témoigne : « C’est une fois dans une vie, et pas une deuxième fois ! C’est tarpin rare des trucs comme ça. Si on en est là, c’est grâce à lui. Parce que sans lui, on serait peut-être encore sous l’occupation nazie. »
Selon Sami, élève du lycée Nelson Mandela à Marseille, assister à l’inauguration de personnages importants de l’histoire française est essentiel. Pour ces jeunes, cette histoire prend une dimension concrète et les incite à s’intéresser davantage à l’histoire. Cette immersion dans le passé résonne en eux et les pousse à réfléchir sur leurs propres valeurs et choix de vie.
La professeure Rose Guiragossian analyse cette résonance chez ses élèves : « Je le sens parfaitement, surtout quand je leur dis : ‘Ils sont comme vous, ils ont envie de vivre, ils ont envie de rire.’ Et c’est ce questionnement aussi qui fait qu’à un moment donné ils se demandent en tant qu’individu : ‘Qu’est-ce que je ferais moi.’ Au début, ils rigolent un petit peu, mais ils comprennent quand même qu’il y a des choses très importantes dans la vie. » Ce projet pédagogique s’inscrit dans une démarche à long terme, puisque cette classe se rendra en Arménie dans les mois à venir.