Lorea, Antonin, Chloé, Valentin, Clément et Louise sont tous des jeunes de moins de 30 ans. Lors du Salon international de l’agriculture, ils ont partagé avec nous les raisons pour lesquelles ils ont choisi de se lancer dans l’agriculture, malgré les défis financiers et les changements climatiques auxquels ils sont confrontés. Ces deux problématiques sont au cœur de la crise récente que traversent les agriculteurs.
L’un des défis majeurs de la profession agricole est de favoriser le renouvellement des générations et l’installation de jeunes agriculteurs. Cet enjeu est mis en lumière lors du Salon de l’agriculture qui se tient à Paris du 24 février au 3 mars. Après une crise récente qui a révélé les difficultés et le mal-être du secteur, il est crucial de comprendre ce qui motive les nouvelles générations à se lancer dans l’agriculture, ainsi que ce qui les freine.
Pour ce faire, franceinfo a donné la parole à six jeunes agriculteurs âgés entre 19 et 29 ans. Ils partagent leur engagement, leur vision du métier, ainsi que les joies et les difficultés auxquelles ils font face au quotidien.
Lorea, âgée de 19 ans et apprentie à Hasparren, dans les Pyrénées-Atlantiques, souhaite reprendre l’exploitation de son père. Son attachement à la ferme et aux animaux la pousse à poursuivre cette voie malgré son jeune âge. Elle aspire à une petite exploitation autonome où elle pourrait élever des chèvres et des brebis, produire son fromage et le vendre sur les marchés locaux.
Antonin, 22 ans, originaire de Limoges, se prépare à s’installer dans une ferme pour produire du fromage. Après avoir acquis de l’expérience en remplaçant des agriculteurs pendant deux ans, il a développé un profond attachement pour ce métier malgré sa difficulté. Antonin souligne l’importance de l’expérience pratique par rapport à la théorie apprise à l’école.
Chloé, 24 ans, a repris la ferme familiale avec sa sœur dans la Nièvre. Engagée dans la production de fromage et de viande de porc en bio, elle dénonce les difficultés liées à la rémunération des agriculteurs. Elle appelle à une meilleure prise en compte des lois Egalim pour assurer un revenu décent aux agriculteurs et favoriser l’agriculture locale.
Valentin, 28 ans, a repris l’exploitation de son père en Meurthe-et-Moselle. Sensible aux effets du changement climatique, il expérimente de nouvelles méthodes agricoles pour faire face aux sécheresses et aux conditions climatiques extrêmes. Il met l’accent sur l’importance de s’adapter aux évolutions climatiques pour assurer la durabilité de son exploitation.
Louise, 29 ans, éleveuse dans les Vosges, soulève la question de la place des femmes dans le monde agricole. Issue d’un milieu urbain, elle a dû surmonter de nombreux obstacles pour être légitime en tant qu’agricultrice. Louise insiste sur la nécessité d’adapter le métier aux femmes pour favoriser leur épanouissement dans ce domaine.
Enfin, Clément, 29 ans, éleveur de poulets en Vendée, exprime sa fierté pour son métier malgré les difficultés rencontrées. Il souligne l’importance de reconnaître le travail des agriculteurs, de réduire les charges et d’améliorer les revenus pour attirer les jeunes vers ce secteur. Clément déplore l’image parfois négative associée à l’agriculture, soulignant le rôle essentiel de ce secteur dans l’alimentation de la population.
Ces témoignages mettent en lumière les défis et les aspirations des jeunes agriculteurs en France, soulignant l’importance de soutenir le renouvellement des générations et l’installation de nouveaux acteurs dans le secteur agricole.