Adaptée des écrits du célèbre journaliste algérien Kamel Daoud, la pièce de théâtre intitulée « Un homme qui boit rêve toujours d’un homme qui écoute » a été brillamment mise en scène par Denise Chalem. Cette œuvre met en lumière un duo d’acteurs talentueux qui interprètent avec brio les personnages et les dialogues imaginés par l’auteur. L’ambiance intimiste et captivante de la pièce captive le public et le transporte au cœur des questionnements sur l’identité, la solitude et les relations humaines. La mise en scène subtile et la qualité du jeu des comédiens font de cette pièce un véritable moment de théâtre à ne pas manquer.
Les performances d’Ibrahim Maalouf et Thibault de Montalembert
Il est indéniable que Ibrahim Maalouf est un musicien exceptionnel, cela se confirme à chaque note qu’il joue avec sa trompette. La pièce Un homme qui boit rêve toujours d’un homme qui écoute débute avec un morceau émouvant du raï traditionnel, Nouar de Cheikha Remitti. C’est alors que l’on découvre que Thibault de Montalembert chante également en arabe, et même en kabyle plus tard dans la pièce en interprétant la berceuse Essendu d’Idir. L’acteur incarne avec brio Zireg, l’alter ego du journaliste algérien Kamel Daoud sur scène. La première de Un homme qui boit rêve toujours d’un homme qui écoute a attiré une foule nombreuse au théâtre du 13e Art. C’est dans une salle comble que Thibault de Montalembert et Ibrahim Maalouf se donnent la réplique dans cette pièce de Denise Chalem.
Les réflexions à travers les chroniques de Kamel Daoud
Cette pièce raconte une amitié de plusieurs années entre un musicien français en devenir, Ibrahim Maalouf, et un écrivain et chroniqueur algérien. Le dialogue Sud-Nord s’installe dans un décor épuré, avec une grande ingéniosité dans le déplacement des accessoires tels qu’un piano-bar et un fauteuil. Denise Chalem s’est inspirée des chroniques de Kamel Daoud pour créer une pièce complexe abordant divers thèmes tels que la place de la femme, la religion, l’islamisme politique, l’espace public et l’amitié.
Denise Chalem explique dans sa lettre d’intention : « En lisant ses nombreuses chroniques politiques, j’ai tout de suite été éblouie par la luminosité de ses analyses ainsi que par l’oralité de sa langue. J’ai éprouvé le désir immédiat de la faire entendre, de la projeter au sein d’une fiction théâtrale. Pour cela, il m’a fallu, un moment, quitter l’écrivain pour partir à la recherche de l’homme, de son enfance, de sa vie et de sa géographie ».
Les thèmes de révolte et de liberté
L’amitié entre le musicien et l’écrivain est au cœur de la pièce. Malgré une entente évidente, nourrie par le vin et la gastronomie, les deux amis ont des divergences sur certains sujets. Leur relation symbolise un pont entre les deux rives de la Méditerranée, abordant des sujets sensibles tels que la place de la femme. Sarah-Jane Sauvegrain incarne avec brio cette révolte sur scène, symbolisant la liberté. Son personnage apporte une profondeur et une intensité à la pièce.
Un homme qui boit rêve toujours d’un homme qui écoute explore la notion d’altérité à travers le duo Thibault de Montalembert-Ibrahim Maalouf. La colère du chroniqueur qui peine à se détacher est contrebalancée par la fraîcheur du musicien qui refuse de perdre son enthousiasme. Ibrahim Maalouf incarne avec émotion et bienveillance son personnage, marquant ainsi ses débuts réussis en tant que comédien au théâtre.
Informations pratiques
Titre : « Un homme qui boit rêve toujours d’un homme qui écoute »
Une pièce de Denise Chalem, inspirée des « Chroniques de Kamel Daoud » publiées au Point
Distribution : Thibaud de Montalembert, Ibrahim Maalouf et Sarah Jane Sauvegrain
Lieu : Le 13e Art, centre commercial Italie Deux, 30 place d’Italie, 75013 Paris
Dates : jusqu’au 31 mars