Record mondial : « La Cantatrice Chauve » et « La Leçon » d’Ionesco jouées pour la 20 000e fois au théâtre de la Huchette à Paris

Reportage



  

  
  

      

  

  
    "La Cantatrice Chauve" et "La Leçon" d'Ionesco jouées pour la 20 000e fois d'affilée au théâtre de la Huchette à Paris, un record du monde
          La mise en scène et les décors sont inchangés depuis le 16 février 1957. Et les représentations n'ont connu que deux interruptions : en mai 68 et pendant la crise du Covid.

Depuis le 16 février 1957, la mise en scène ainsi que les décors de cette pièce de théâtre n’ont subi aucun changement. Seules deux interruptions ont perturbé les représentations au fil du temps : une durant les événements de mai 68 et une autre lors de la crise sanitaire liée au Covid-19.

La pièce emblématique de l’absurde

La Cantatrice Chauve d’Eugène Ionesco est une œuvre théâtrale qui met en scène deux couples échangeant des banalités et critiquant l’époque. Un spectateur assurant sa première visite résume ainsi l’expérience, lui qui a découvert la pièce à l’adolescence et dévoré toutes les œuvres de l’auteur à cette période.

Une longévité exceptionnelle

Jouée depuis 67 ans au théâtre de la Huchette, l’un des plus petits théâtres parisiens avec ses 90 places, la pièce continue de séduire un large public. Le directeur de la Huchette, Franck Desmedt, souligne la fidélité à la mise en scène d’origine, aux décors et costumes d’époque, ainsi qu’aux comédiens qui se renouvellent mais restent fidèles à cette œuvre marquante.

« Vous allez assister à la mise en scène d’origine de Nicolas Bataille, dans les décors d’origine de Jacques Noël, avec les costumes d’origine, avec les comédiens d’or… (rires) toujours renouvelables. »

Franck Desmedt, directeur de la Huchette

sur scène

Certains comédiens, tels que Didier Bailly, sont présents depuis des décennies, soulignant la force et la pertinence du texte d’Ionesco. Chaque représentation est pour eux une source d’émerveillement et de redécouverte, symbolisant le génie intemporel de l’œuvre.

Les dialogues absurdes et la mise en scène précise de la pièce, inchangée depuis le 16 février 1957, fascinent et captivent les spectateurs. Seuls les événements exceptionnels, tels que Mai 68 ou la crise du Covid, ont interrompu la représentation. Malgré cela, la pièce continue de jouer tous les soirs du mardi au samedi, attirant un public international en quête de cette mise en scène originale.

La pièce séduit particulièrement les jeunes qui étudient le texte, représentant un tiers du public. Des spectateurs fidèles, comme Françoise, 85 ans, soulignent la dimension absurde et intemporelle de l’œuvre, revenant régulièrement pour en apprécier chaque subtilité. Les mots et les dialogues de Ionesco résonnent toujours aussi fort à notre époque, témoignant de la modernité de cette pièce emblématique.

Le succès des pièces de Ionesco à Paris : reportage de Valentin Dunate

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