L’imam de la mosquée des Bleuets est actuellement sous le feu des critiques du ministère de l’Intérieur, qui lui reproche d’avoir tenu des propos jugés « incitant à la violence et à la discrimination ». Cette polémique met en lumière les tensions qui peuvent exister au sein de certains lieux de culte, entre la liberté d’expression et la nécessité de respecter les valeurs républicaines. Les responsables de la mosquée ont désormais un délai de dix jours pour répondre aux accusations du ministère, dans l’espoir de trouver un terrain d’entente et d’éviter une éventuelle fermeture administrative. Cette affaire souligne l’importance pour les lieux de culte de veiller à ce que les discours tenus en leur sein respectent les principes de la laïcité et ne véhiculent aucun message de haine ou de discrimination.
Fermeture de la mosquée des Bleuets à Marseille
Le préfet de police des Bouches-du-Rhône a informé la mosquée des Bleuets à Marseille de sa décision de la fermer en raison de propos jugés violents qui y sont tenus depuis plusieurs années. Cette décision fait suite à une demande du ministre de l’Intérieur, M. Gérald Darmanin. La mosquée des Bleuets, située dans le 13e arrondissement de Marseille, est fréquentée par environ 300 à 350 fidèles chaque vendredi et est connue pour les prêches de l’imam français Ismaïl (Smaïn Bendjilali).
L’imam Bendjilali, qui nie les accusations portées contre lui, dispose de dix jours pour répondre aux griefs du ministère de l’Intérieur afin d’éviter la fermeture de la mosquée. Le préfet de police des Bouches-du-Rhône, Pierre-Edouard Colliex, a déclaré que les propos tenus dans cette mosquée, principalement par l’imam Bendjilali, incitent à la violence et à la discrimination, ce qui justifie la décision de la fermer.
Des prêches controversés
La préfecture de police a souligné que l’imam principal de la mosquée des Bleuets défend une vision fondamentaliste qui légitime l’usage de la violence. Il est également accusé de propager des discours incitant à la discrimination et à la haine envers les femmes, notamment en légitimant le viol conjugal et la polygamie. Pierre-Edouard Colliex a insisté sur le fait que le problème n’est pas lié à des textes anciens, mais bien aux propos actuels diffusés sur les réseaux sociaux, notamment en ce qui concerne le viol conjugal.
Le préfet de police reproche également à la mosquée des Bleuets d’accueillir des prédicateurs qui soutiennent l’attaque du Hamas contre Israël en octobre 2023. Il a notamment cité l’exemple de Mourad Hamza, affilié aux Frères musulmans, qui aurait qualifié cette attaque de « révolte » et de « châtiment divin infligé aux juifs », ce qui, selon Pierre-Edouard Colliex, constitue une légitimation d’actes terroristes.