Combat d’un sourd et aveugle : film « Satoshi » de Jumpei Matsumoto, parcours incroyable d’une mère-courage

"Satoshi" : film déchirant et lumineux de Jumpei Matsumoto sur le combat d’un sourd et aveugle et de sa mère résiliente
          Le cinéaste japonais Jumpei Matsumoto revient sur l’incroyable parcours de Satoshi Fukushima qui, soutenu par une mère-courage, est devenu la première personne sourde-aveugle au monde à devenir professeur d'université. Déchirant.

Jumpei Matsumoto, réalisateur japonais, a décidé de mettre en lumière l’histoire extraordinaire de Satoshi Fukushima, qui a réussi à devenir le premier sourd-aveugle au monde à accéder au poste de professeur d’université, grâce au soutien indéfectible de sa mère. Ce parcours hors du commun, marqué par la détermination et le courage, suscite une profonde émotion.

Le film poétique de Jumpei Matsumoto : Sakura iro no Kaze ga Saku

Le titre original et poétique « Sakura iro no Kaze ga Saku » (La brise des fleurs de cerisier s’épanouit) met en lumière le travail de Jumpei Matsumoto, plus que le titre français plus sobre « Satoshi », faisant référence au personnage central, Satoshi Fukushima, qui a inspiré ce long-métrage de presque deux heures. En japonais, cela signifie « Le vent et l’odeur des fleurs peuvent être ressentis sans dépendre de la vue ou de l’ouïe ». La première demi-heure du film est une plongée intense dans un océan de souffrance, avec peu de moments de répit. L’histoire est authentique, celle de Satoshi Fukushima, qui perd son œil droit à l’âge de 3 ans et devient totalement aveugle à 9 ans.

« Il n’y a personne au monde pour me réparer ? »

La caméra subjective de Jumpei Matsumoto est d’une grande pudeur et subtilité. Elle suit la mère et le fils dans leur lutte, leurs moments de découragement et de doute, mais aussi dans leurs moments de bonheur. La lumière varie entre l’obscurité et l’éclat. La mère, jouée avec tact et subtilité par Koyuki, a connu de nombreux moments de désespoir et de rupture. Le jeune Satoshi, lui aussi, a souvent été tenté d’abandonner. Avant de donner un sens à sa souffrance. Ainsi, mère et fils se soutiennent mutuellement. « J’ai des oreilles, je m’en sortirai », assure-t-il à sa mère, qui s’inquiète pour son avenir. Mais sa vie bascule une seconde fois à l’âge de 18 ans lorsqu’il perd complètement l’ouïe. « Satoshi » raconte l’histoire d’une relation fusionnelle entre une mère et son fils qui décident de faire face ensemble à l’adversité.

Taketo Tanaka, la nouvelle étoile montante du cinéma japonais, incarne à la perfection son personnage, jusqu’à sa gestuelle. Il est ce garçon aveugle et sourd qui aspire à la normalité et qui se rebelle contre son destin. Il est en colère contre le sort qui s’acharne sur lui, se sentant impuissant malgré ses efforts. « Dieu ne te donnera pas plus que ce que tu peux supporter. Je le déteste ». Pourtant, Satoshi a appris dès son plus jeune âge à surmonter ses douleurs. « Il reçoit des injections tous les jours, pourtant il continue de faire des blagues », témoigne sa mère.




Scène du film

Jumpei Matsumoto ne cherche à aucun moment à tirer sur les cordes sensibles du spectateur. Loin du pathos, « Satoshi » est une magnifique leçon de résilience. Le cinéaste japonais, épaulé par des acteurs exceptionnels, nous livre un film d’une sensibilité extrême et d’une délicatesse incroyable. Déchirant.

La fiche

Genre : Drame

Réalisation : Jumpei Matsumoto

Langues : japonais sous-titré en français

Distribution : Taketo Tanaka, Koyuki, Lily Franky

Durée : 1h53

Synopsis : Satoshi est devenu aveugle à l’âge de 9 ans. Sa vie bascule une seconde fois à 18 ans lorsqu’il perd l’ouïe. Accompagné par sa mère, Satoshi va réapprendre à vivre et chercher un nouveau sens à son existence. Une superbe leçon de résilience basée sur une histoire vraie.

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