D’après les chiffres de l’INSEE, environ un cinquième des travailleurs sont des cadres. L’APEC, qui s’occupe de l’emploi des cadres, a récemment dévoilé son bilan pour l’année 2023 ainsi que ses prévisions pour l’année à venir. Gilles Gateau, le directeur général de l’APEC, nous livre son analyse sur la situation actuelle.
Le recrutement des cadres ralentit en 2024 par rapport à l’année précédente
Dans le secteur privé, le recrutement des cadres a augmenté de 7% par rapport à l’année 2022. Cependant, le rythme des embauches a nettement ralenti en 2024. Selon Gilles Gateau, directeur général de l’APEC, l’année 2023 a été très dynamique et le taux de recrutement en 2024 sera davantage lié à la dynamique des investissements qu’à une éventuelle réduction de la durée d’indemnisation de l’assurance-chômage.
Des embauches records dans l’industrie en 2023
En 2023, plus de 330 000 cadres ont été recrutés en France, marquant un record. Cette performance inattendue s’explique par un rattrapage dans des secteurs tels que l’automobile et l’aéronautique, avec une hausse de 15% des embauches. L’industrie, en sortie de la crise liée à la pandémie, a connu un regain d’activité, notamment en lien avec la réindustrialisation « verte ».
Essoufflement des recrutements dans les services
En revanche, les recrutements ont marqué le pas dans le secteur des services, avec certains secteurs en particulier en retrait. La construction et certains domaines du commerce ont enregistré une diminution des créations de postes, tandis que l’immobilier a connu un effondrement de 30% des intentions d’embauches pour 2024.
Stabilité attendue pour 2024
Malgré une croissance économique prévue à moins de 1% en 2024, les intentions d’embauches pour les cadres restent élevées, autour de 337 000. Cependant, cette stabilité pourrait être affectée par le ralentissement prévu de l’investissement, indiquant une possible inversion de tendance.
Impact d’une éventuelle réduction de la durée d’indemnisation de l’assurance-chômage
Le Premier ministre Gabriel Attal envisage une réforme de l’assurance-chômage, incluant une possible réduction de la durée d’indemnisation. Toutefois, selon Gilles Gateau, cette mesure ne garantit pas un retour plus rapide à l’emploi, notamment pour les seniors. Le marché du travail doit évoluer pour favoriser l’insertion professionnelle des demandeurs d’emploi de plus de 55 ans.
Conclusion
En somme, malgré un ralentissement des recrutements et une croissance économique modérée, les perspectives d’embauches pour les cadres restent globalement positives. L’avenir de l’emploi cadre dépendra étroitement de la trajectoire de l’investissement et des éventuelles réformes à venir dans le domaine de l’assurance-chômage.