Agriculteurs français : risque climatique pour 60% des zones de production de semences d’ici 2050

Climat : "60% de la zone de production de semences en France soumise à un risque fort ou extrême d'ici 2050", selon une étude
          Pour pallier notamment le manque d'eau à venir, les agriculteurs devront avancer les semences, voire en changer.

Afin de faire face à la future pénurie d’eau, les agriculteurs seront contraints de modifier leurs pratiques en avançant les dates de semis ou en optant pour des variétés de graines plus adaptées. Cette adaptation est devenue indispensable pour garantir la pérennité de l’agriculture face aux défis posés par les changements climatiques. Les agriculteurs doivent donc anticiper les conséquences de la raréfaction des ressources en eau et ajuster leurs méthodes de culture en conséquence. La gestion de l’eau devient un enjeu majeur pour l’agriculture, obligeant les professionnels du secteur à repenser leur manière de produire pour assurer la sécurité alimentaire à long terme.

Impact du réchauffement climatique sur la production de semences en France

D’ici 2050, plus de la moitié de la zone de production des semences en France sera exposée à un risque fort ou extrême en raison du réchauffement climatique, prévient Antoine Denoix, PDG d’Axa Climate. Cette alerte a été donnée lors d’une étude sur l’impact du manque d’eau et des hausses de températures sur la filière des semences.

Axa Climate a publié une étude en collaboration avec l’interprofession des semences et plants (Semae) lors du Salon international de l’agriculture. Cette étude met en lumière l’impact du changement climatique sur les filières françaises de semences de légumes, de légumineuses et de céréales d’ici 2030. Selon cette analyse, aucune région ne sera épargnée par ce dérèglement climatique.

Le risque numéro 1 : le manque d’eau

Antoine Denoix souligne que la production de semences en France s’étend sur environ 380 000 hectares. Actuellement, 27% de cette superficie est exposée à un risque climatique sévère, un chiffre qui devrait atteindre 60% d’ici 2050. Toutes les cultures seront impactées par les conséquences du réchauffement climatique, à l’exception de l’orge de printemps qui semble moins vulnérable aux gelées précoces.

L’étude met en garde contre le manque d’eau, identifié comme le principal risque pour les filières de semences, et qui devrait s’aggraver au fil des décennies. En effet, 54% des risques sont liés à la disponibilité de l’eau pendant les périodes cruciales des cultures. De plus, le risque lié aux excès de chaleur augmentera de 30% d’ici 2030, ce qui aura des répercussions significatives sur les récoltes.

Adaptation nécessaire

Face à ces constats, les filières devront s’adapter en priorité sur le plan géographique. Selon l’étude, le sud de la France sera particulièrement touché par les hausses de températures et les risques de sécheresse, ce qui entraînera des changements dans les cultures régionales. Par exemple, le maïs, habituellement cultivé dans le Sud-Ouest, sera désormais présent plus au nord, près de Paris. De même, des ajustements seront nécessaires au niveau des dates de semis, qui seront de plus en plus précoces pour s’adapter aux conditions climatiques.

Par ailleurs, il sera également crucial de modifier les variétés de semences pour les rendre plus résilientes aux nouvelles conditions climatiques. Antoine Denoix estime qu’une dizaine de nouvelles semences seront cultivées en France dans les prochaines années, provenant par exemple d’Asie ou de la Méditerranée. Cette adaptation sera essentielle pour garantir la pérennité des cultures et assurer la sécurité alimentaire.


Méthodologie

Pour parvenir à ces conclusions, les scientifiques ont étudié 18 légumes et céréales, en se basant sur les données du Giec et en faisant appel à des experts pour modéliser les différents scénarios de développement des plantes face aux changements climatiques.

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