Devant la diminution de leurs revenus, un nombre croissant d’agriculteurs en France optent pour la production biologique de coriandre, bénéficiant de subventions européennes plus généreuses que celles offertes dans d’autres secteurs agricoles.
La polémique autour de la culture de la coriandre bio en France
La coriandre est devenue un enjeu de polémique en France, alors que de plus en plus d’agriculteurs se tournent vers sa culture. En effet, depuis le début de la crise agricole, de moins en moins d’agriculteurs se convertissent au bio dans le pays, avec une diminution de 54 000 hectares en un an en 2023. Ces agriculteurs dénoncent les nombreuses normes à respecter pour obtenir la certification bio. Cependant, la culture biologique de la coriandre connaît une forte croissance en France, notamment grâce aux aides à la conversion promises par la Politique Agricole Commune (PAC) de l’Union européenne.
Des controverses autour des aides de la PAC
Les syndicats et associations agricoles bio dénoncent un détournement des aides de la PAC en faveur de la culture de la coriandre bio. En effet, pour chaque hectare de coriandre cultivée en bio, la PAC promet une subvention de 900 euros aux agriculteurs, pouvant aller jusqu’à 18 000 euros par an pendant cinq ans. Cette situation est critiquée par Sylvie Colas, secrétaire nationale de la Confédération paysanne, qui voit dans ces aides une opportunité pour les agriculteurs en difficulté de maintenir l’équilibre financier de leur exploitation.
Philippe Camburet, à la tête de la Fédération Nationale d’Agriculture Biologique, souligne les conséquences négatives de cette dynamique sur la filière bio. Selon lui, l’aide principale destinée à l’agriculture biologique devrait soutenir les exploitations engagées durablement dans la transition agricole, et non celles qui cherchent simplement à profiter des subventions sans s’inscrire réellement dans la filière bio.
Une explosion des surfaces cultivées en Occitanie
En Occitanie, la culture de la coriandre bio a explosé, avec 11 000 hectares déclarés cette année, représentant 50 millions d’euros d’aide à débloquer. Face à cette augmentation soudaine, le préfet de région a décidé de plafonner la subvention à 2 700 euros par exploitation pour éviter les abus et favoriser une transition durable vers l’agriculture biologique.
