Atos, une entreprise spécialisée dans les services informatiques, est un acteur majeur de l’industrie en France, bien que peu connue du grand public. En proie à des difficultés financières, elle suscite l’intérêt du milliardaire Daniel Kretinsky, qui envisage de la racheter. Cependant, le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, pourrait également jouer un rôle dans l’avenir de l’entreprise en apportant son soutien.
Atos en difficulté financière
Le groupe Atos, autrefois leader français des services informatiques, se retrouve actuellement en deuxième position derrière Capgemini. Avec environ 10 000 employés en France et plus de 100 000 dans le monde, l’entreprise fait face à de sérieuses difficultés financières depuis plusieurs années. Cette situation semble maintenant atteindre un point critique à la Bourse de Paris.
Le lundi 5 février, le cours de l’action Atos a chuté de 25%, perdant ainsi un quart de sa valeur pour s’établir à 2,95 euros en cours de séance. Depuis le début de l’année, le titre a reculé de 60%. Cette situation est préoccupante non seulement pour la Bourse, mais aussi pour l’avenir de l’entreprise elle-même. En effet, entre la baisse de trésorerie et un projet controversé de scission de l’entreprise en deux entités distinctes – l’infogérance et la cybersécurité – la situation est critique.
Les actionnaires cèdent la place aux repreneurs
Face à des difficultés financières croissantes, Atos a dû abandonner son projet d’augmentation de capital de 720 millions d’euros, faute d’investisseurs intéressés. Avec une dette de trois à quatre milliards d’euros à rembourser d’ici fin 2025, la société doit trouver des solutions rapidement. C’est dans ce contexte que le milliardaire tchèque Daniel Kretinsky, connu pour ses prises de participation dans divers secteurs en France, se montre intéressé par Atos.
Atos a sollicité la nomination d’un mandataire pour l’assister dans les négociations avec ses créanciers. La présence de Daniel Kretinsky, déjà impliqué dans le sauvetage de Casino et actionnaire de Fnac-Darty, suscite des interrogations sur l’avenir de l’entreprise.
Bercy prêt à intervenir
Le nom de Thierry Breton, ancien patron d’Atos et actuel commissaire européen au marché intérieur, refait surface dans ce contexte. Les rumeurs suggèrent que son départ pour Bruxelles en 2019 est intervenu au bon moment, lui évitant ainsi d’être tenu pour responsable des décisions stratégiques ayant conduit à la situation actuelle d’Atos. S’inspirant du cas d’Alstom, certains se demandent si Atos ne va pas être sacrifiée au nom d’une politique industrielle sans vision claire des intérêts français.
Le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, affirme cependant dans Les Echos qu’il ne laissera pas Atos sombrer. La question de la renationalisation partielle de l’entreprise se pose, avec des conséquences potentielles sur l’emploi et même sur les Jeux olympiques. En effet, Atos est chargé de gérer le centre de commandes technologiques des sites olympiques et paralympiques de Paris 2024.