Après une période d’essais approfondis, plusieurs entreprises décident de franchir une nouvelle étape dans l’utilisation des exosquelettes. La RATP, par exemple, a récemment fait part de son projet d’acquérir 140 de ces appareils.
La RATP investit dans la santé de ses salariés avec l’acquisition de 140 exosquelettes
La RATP vient d’annoncer l’acquisition de 140 exosquelettes pour des opérateurs de maintenance. Cette commande, la plus importante jamais passée à l’échelle d’un groupe, vise à protéger la santé des salariés.
Qu’est-ce qu’un exosquelette ?
Sarah Lemoine : Un exosquelette est un assistant physique, un dispositif porté par l’utilisateur, qui permet de réduire les efforts ou la fatigue musculaire lors de certaines tâches. Il existe aujourd’hui plus de quarante modèles différents, motorisés ou non, ciblant différentes parties du corps. Contrairement à une idée reçue, les exosquelettes ne décuplent pas la force ni n’augmentent la productivité, mais servent simplement à protéger la santé des travailleurs.
Pourquoi la RATP a-t-elle investi dans 140 exosquelettes ?
La RATP a décidé d’acquérir ces exosquelettes pour soulager la posture très contraignante des salariés chargés de réparer les portes de métro ou de RER dans les ateliers de maintenance. Ces derniers passent parfois jusqu’à quatre heures les bras en l’air, à travailler sur des mécanismes en hauteur, ce qui peut entraîner des troubles musculo-squelettiques, des arrêts de travail et des plaintes auprès de la direction.
Le projet a nécessité quatre ans de développement, incluant la définition des besoins, l’identification du matériel adéquat, les tests sur les salariés en collaboration avec des ergonomes et des médecins du travail. Nicolas Stuyvers, en charge du dossier chez la RATP, souligne l’importance de mesurer l’impact des exosquelettes sur la santé des travailleurs, en évitant que les problèmes ne se déplacent d’une zone du corps à une autre.
Les 140 exosquelettes ont été déployés fin décembre 2023 dans 12 ateliers, et 300 opérateurs ont été formés à leur utilisation, sur la base du volontariat.
Une tendance croissante dans le secteur
La RATP n’est pas la seule entreprise à investir dans les exosquelettes à grande échelle. Benoît Sagot-Duvauroux, travaillant pour un distributeur d’exosquelettes, note une accélération de l’adoption de ces dispositifs depuis la fin de l’année dernière, citant l’exemple d’une filiale d’un grand groupe de BTP ayant acheté 135 exosquelettes l’hiver dernier. Les PME se lancent également dans cette démarche, que ce soit pour des peintres, des carreleurs ou des exploitants agricoles.
Cependant, il est important de souligner que l’exosquelette n’est pas la solution miracle pour réduire la pénibilité au travail. Il s’agit d’un outil parmi d’autres, et les salariés doivent être correctement accompagnés pour son utilisation. Sans cela, le matériel risque de ne pas être utilisé. La RATP espère tout de même diminuer de 30% le nombre d’arrêts de travail chez les opérateurs concernés grâce à ces exosquelettes.