Cette entreprise californienne, bien que peu connue du grand public, se positionne comme un acteur majeur dans la fabrication de semi-conducteurs et profite pleinement de l’essor de l’intelligence artificielle. En effet, elle parvient non seulement à rivaliser avec des géants comme Google ou Amazon, mais elle les dépasse même en termes de valorisation boursière.
Une percée remarquée dans le top 3 des capitalisations boursières
C’est avec éclat que l’entreprise Nvidia a réussi à surpasser Amazon et Alphabet le lundi 12 février, se hissant ainsi à la troisième place des plus grandes capitalisations boursières mondiales. Cependant, la marque de Jeff Bezos a rapidement retrouvé sa position dans la journée, selon Les Echos.
Ce géant de l’informatique a démarré la semaine en fanfare avec une action s’échangeant à 735 euros, lui permettant d’atteindre une capitalisation boursière de 1 820 milliards de dollars, comme souligné par Le Figaro. Il se place ainsi derrière Microsoft (3 110 milliards) et Apple (2 900 milliards) qui dominent ce classement.
Fondé par trois ingénieurs dans un fast-food de la côte ouest des États-Unis, Nvidia fait partie des « Sept magnifiques », aux côtés de Tesla et des célèbres Gafam (Google, Amazon, Facebook, Apple et Microsoft). Au sein de cette élite de la tech, la société Nvidia se distingue par le fait qu’elle ne vend ni smartphones, ni voitures électriques, et ne possède aucun réseau social ou site d’e-commerce.
Des puces performantes
Nvidia est spécialisée dans la fabrication de semi-conducteurs. Son nom, issu du latin « invidia » signifiant « envie », est bien connu de la communauté des gamers, notamment sur PC. À ses débuts, l’activité principale de Nvidia était centrée sur les puces graphiques, les GPU (Graphics Processing Unit en anglais), présents dans nos ordinateurs et nos consoles de jeu. Cependant, la puissance de calcul des GPU ne se limite pas uniquement au traitement des graphismes des jeux vidéo.
Les puces de Nvidia sont reconnues comme les plus performantes et les plus capables de traiter des requêtes de type IA générative, c’est-à-dire un système d’intelligence artificielle permettant de créer de nouveaux contenus tels que du texte, des images, de l’audio ou des vidéos. Martin Vielle, associé chez Clipperton, souligne que la tendance autour du « super computing » destiné à l’IA a contribué à la montée en puissance de Nvidia ces dernières années.
Une pièce maîtresse des data centers
Les puces de Nvidia équipent donc les data centers, appartenant notamment aux Gafam qui ont massivement investi dans l’IA. D’ici 2022, la majorité du chiffre d’affaires de Nvidia sera liée à son activité dans les data centers, dépassant ainsi son activité historique dans le jeu vidéo, comme le soulignent Les Echos. En étant quasiment en situation de monopole dans son domaine, l’entreprise bénéficie pleinement du fort développement des technologies liées à l’intelligence artificielle. Martin Vielle souligne également l’absence d’un acteur européen majeur dans la course aux semi-conducteurs et à la puissance de calcul.
Il reste à voir si Nvidia pourra maintenir son impressionnant rythme de croissance. En effet, le développement de cette technologie reste coûteux, avec des besoins énergétiques colossaux. Martin Vielle explique que le coût élevé des semi-conducteurs doit être amorti pour être économiquement viable, prenant l’exemple de ChatGPT devenu payant en raison des coûts élevés de traitement des requêtes.