Le samedi, Mati Diop a reçu une récompense pour son documentaire portant sur le sujet controversé de la restitution des œuvres d’art par les anciennes puissances coloniales aux pays africains.
Le jury de la 74e Berlinale, présidé par l’actrice Lupita Nyong’o, a récompensé un film abordant la question post-coloniale, restant fidèle à la tradition politique du festival. Mati Diop, récompensée pour son film « Dahomey », a souligné l’importance de ne pas oublier le passé colonial. Son œuvre raconte la restitution de 26 œuvres pillées en 1892 par les troupes françaises au Bénin. Cette démarche s’inscrit dans un mouvement de restitution amorcé par plusieurs anciennes puissances coloniales occidentales.
Née à Paris de parents sénégalais, Mati Diop avait déjà remporté le Grand Prix à Cannes en 2019 pour son film « Atlantique ». Elle souhaite que son œuvre soit diffusée dans les écoles et universités africaines. Il s’agit du deuxième film africain à recevoir l’Ours d’or à Berlin. Mati Diop rejoint ainsi une nouvelle génération de réalisatrices françaises récompensées ces dernières années.
Pour raconter l’histoire des œuvres restituées, Mati Diop donne la parole à la statue du roi Ghézo, pillées par les troupes coloniales françaises en 1892. La restitution de ces œuvres a eu lieu en novembre 2021, mais seulement une partie des 7 000 œuvres captives au musée du quai Branly à Paris ont été restituées. Le film ne montre pas les présidents français et béninois à l’origine de cette restitution.
En plus de Mati Diop, l’acteur Sebastian Stan a été récompensé pour sa performance, le Grand Prix du jury a été attribué au réalisateur sud-coréen Hong Sang-soo et son prix du jury à « L’Empire » de Bruno Dumont.