Alors que le gouvernement travaille sur le budget de l’année 2025, une analyse publiée ce lundi met en lumière les conséquences des charges fiscales sur l’emploi qualifié en France, évoquant une situation de « surimposition du travail qualifié dans le pays ».
Surfiscalisation du travail qualifié en France : une étude pointe du doigt un surcoût important pour les entreprises
Une étude réalisée par l’institut de conjoncture Rexecode pour la Fédération Syntec met en lumière la surfiscalisation du travail qualifié en France par rapport à d’autres pays européens. Selon ce document, nos entreprises paient huit milliards d’euros de plus que leurs concurrentes au sein de l’Union européenne, ce qui équivaut à 12% de la masse salariale globale de la branche. Cette différence est de 6 à 15% supérieure à des pays comme l’Allemagne, l’Espagne, l’Italie ou les Pays-Bas, en fonction du niveau de salaires.
Le comparatif met en évidence la forte progressivité des prélèvements en France au-delà de 1,4 smic, soit les rémunérations supérieures à 2 520 euros bruts mensuels, un seuil relativement modeste pour des emplois qualifiés. Cette situation pèse sur la compétitivité des entreprises françaises et risque d’entraîner une inflation, impactant directement le pouvoir d’achat des consommateurs.
Perte de compétitivité et inflation : des enjeux pour l’économie française
La question de la surfiscalisation du travail qualifié en France est cruciale dans le contexte de la construction du budget 2025. Le gouvernement, renversé par la censure début décembre, envisageait d’annuler partiellement les allègements de charges des entreprises pour participer au redressement des comptes de la Sécurité sociale. Cette mesure pourrait alourdir le fardeau financier des entreprises, déjà confrontées à un surcoût important par rapport à leurs homologues européennes.
Françoise Bayrou, dans son discours de politique générale prévu à l’Assemblée nationale, devra décider de la suite à donner à ce projet. Une augmentation des charges pesant sur les employeurs pourrait compromettre la compétitivité des entreprises françaises sur la scène internationale, impactant leur capacité d’innovation et entraînant une hausse des prix pour les consommateurs. Il est donc crucial de trouver un équilibre entre la nécessité de redresser les comptes publics et la préservation de la compétitivité des entreprises françaises.