Canal+ quitte la TNT en 2025 : conséquences pour abonnés et cinéma

Télévision : quatre questions sur le retrait de Canal+ de la TNT
          Une fois que Canal+ se sera retiré de la TNT en juin 2025, comme annoncé jeudi 5 décembre, qu'est-ce qui va changer pour ses abonnés et le cinéma français ?

Après l’annonce faite le jeudi 5 décembre selon laquelle Canal+ se retirera de la TNT en juin 2025, de nombreuses questions se posent quant aux conséquences que cela aura pour ses abonnés ainsi que pour l’industrie cinématographique française. En effet, ce retrait pourrait potentiellement entraîner des changements majeurs dans la manière dont les abonnés accèdent aux contenus proposés par la chaîne, notamment en ce qui concerne les programmes cinématographiques. De plus, cela pourrait également avoir un impact sur la visibilité et la diffusion des films français, qui bénéficiaient jusqu’à présent d’une certaine exposition grâce à la présence de Canal+ sur la TNT. Il est donc légitime de se demander quelles seront les retombées de ce retrait sur le paysage audiovisuel français et sur les habitudes de consommation des amateurs de cinéma.

Canal+ annonce son retrait de la TNT à partir de juin 2025

Pendant presque deux décennies, Canal+ a occupé la fréquence 4 sur la télévision numérique terrestre. Cependant, la chaîne a surpris le paysage audiovisuel en annonçant son retrait de la TNT à partir de juin 2025, en réaction notamment au non-renouvellement de la fréquence de C8 par l’Arcom.

Quelles sont les raisons du départ de Canal+ de la TNT ?

Ce retrait est en partie une réponse à la fermeture imminente de C8, qui fait partie du même groupe. Cependant, Canal+ avait déjà menacé de quitter la TNT depuis plusieurs années. Depuis 2020, la chaîne renouvelait ses accords avec l’Arcom pour des périodes très courtes. Cette fois, Canal+ a refusé de signer un nouvel accord, entraînant ainsi la disparition prochaine de Canal+ Cinéma, Canal+ Sport et Planète de la TNT payante.

Le groupe conteste la décision de l’État de lui appliquer une TVA au taux plein de 20 %, alors qu’auparavant elle bénéficiait d’un taux réduit de 10 % en tant que chaîne de télévision. Le ministère de l’Économie estime que Canal+ ne fait plus partie des chaînes traditionnelles comme TF1, France Télévisions, M6, mais plutôt des plateformes de streaming telles que Netflix, Disney Plus, Prime Video. En effet, Canal+ propose des contenus en VOD tels que des films, des séries sur une longue période, et non pas seulement pendant quelques semaines. L’audience de Canal+ en direct sur la chaîne est très faible, avec une part de marché de seulement 1,4 % le mois dernier, la plaçant en 18e position parmi les chaînes gratuites de la TNT sur 27.

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Comment les abonnés de Canal+ utilisant la TNT devront-ils s’adapter ?

Les abonnés pourront se tourner vers la plateforme MyCanal, accessible depuis un ordinateur ou une télévision connectée. Sinon, Canal+ s’engage à leur fournir les équipements nécessaires pour regarder les chaînes via d’autres modes de diffusion. Cependant, cela concerne un faible nombre de personnes : seulement 70 000 foyers au total, soit à peine 1 % de l’ensemble des abonnés français de Canal. La majorité des abonnés passent par les box ou le satellite, et sur ces canaux, rien ne changera, Canal+ restera accessible.

Quel sera l’avenir du canal 4 sur nos télévisions ?

L’un des premiers défis du futur président de l’Arcom, probablement Martin Adjari, qui succédera à Roch-Olivier Maistre en février prochain, sera de trouver une solution pour la fréquence 4. Aura-t-il un appel d’offres pour qu’une nouvelle chaîne obtienne cette fréquence ? Une chaîne existante la reprendra-t-elle ? Ces décisions restent à prendre.

Néanmoins, le retrait de Canal+ ouvre une opportunité aux recalés des 15 fréquences remises en jeu cette année, comme Alain Weill qui souhaitait lancer L’Express TV. La liste finale sera annoncée la semaine prochaine, avec de fortes chances que C8 et NRJ12 soient effectivement exclues de la TNT à partir du 1er mars 2025.

Canal+ restera-t-il le principal soutien financier du cinéma français ?

Le budget alloué par le groupe au cinéma, d’environ 200 millions d’euros par an, ne devrait pas changer significativement. Cela permet à Canal d’être le premier diffuseur des films après leur sortie en salles, six mois plus tard, alors que les plateformes comme Netflix doivent attendre au moins 15 mois. Canal n’a pas intérêt à réduire son financement du secteur, car le cinéma est la principale raison d’abonnement à ses chaînes.

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